La migration dans le Serengeti
La migration des gnous, du Serengeti au Masaï Mara
Le troupeau de 2 millions d’herbivores, dont 1,3 millions de gnous, se déplaçant selon un trajet et un rythme immuables, est certainement l’un des spectacles animaliers les plus impressionnants qu’il soit donné d’observer. En Tanzanie et au Kenya, aucune clôture n’entrave les déplacements et l’on assiste à la dernière grande migration animale au monde. Le troupeau parcourt chaque année plus de 800 kilomètres selon un circuit circulaire du Sud du Serengeti au Masai Mara, dans le sens des aiguilles d’une montre. Aucune pâture ne peut nourrir plus de quelques jours un tel nombre d’animaux, ils sont donc obligés de se déplacer continuellement. Les gnous forment des colonnes pouvant atteindre 40 km de long et ils sentent la pluie de loin, se précipitant en courant vers les zones où l’herbe reverdit. S’ils sont les plus nombreux, les gnous ne constituent qu’une partie de la caravane : des centaines de milliers de zèbres et de gazelles se joignent à eux, les zèbres parce qu’ils se sentent plus en sécurité noyés dans la masse et les gazelles car elles ne peuvent brouter que l’herbe rase, les gnous leur servant de débroussailleuse... Et bien sûr les prédateurs ne rateraient pour rien au monde une telle occasion. Certains nomades, comme de jeunes lions mâles, suivent le troupeau toute l’année, alors que d’autres gardent leur territoire et se contentent d’attendre le passage de leurs proies.
Le choix de votre hébergement dans le Parc national du Serengeti sera souvent conditionné par la position de la migration au moment de votre voyage. Voici tout ce qu'il faut savoir pour être au bon endroit au bon moment ! Mais n’oubliez pas que la nature est parfois capricieuse et qu’un décalage de quelques semaines est toujours possible.
La migration en janvier, février et mars
C'est la saison des bébés gnous : le gros du troupeau se rassemble dans les vastes plaines du Sud du Serengeti et de la zone de conservation du Ngorongoro, et en quelques semaines (généralement début février) des dizaines de milliers de bébés vont naître... Il y a 2 raisons pour le choix de ces plaines à la saison de la mise bas :
- il n'y a pas de cachette possible pour les prédateurs dans ces espaces couverts d'herbe rase, ils les voient arriver de loin et il est plus facile de mettre les bébés en sécurité
- ces plaines ont été formées par l'éruption du Ngorongoro il y a 2 millions d'années. La cendre a recouvert toute la zone, tuant toute la végétation. Encore aujourd'hui seules des herbes peuvent pousser sur ce substrat trop dur pour que les arbres s'y enracinent. Et les herbes qui y poussent chaque année après la petite saison des pluies de novembre/décembre sont extrêmement riches en minéraux. Ceci qui permet aux mamans de produire un lait riche et excellent pour les bébés qui doivent grandir vite pour être capables de suivre le troupeau lorsqu'il se remet en marche début avril pour remonter vers le Nord.
Il est donc intéressant de privilégier pendant ces mois le Sud-Est (Barafu et Gol Kopjes) et le Sud-Ouest (Ndutu et Masek).
La migration en avril et mai
Les bébés sont maintenant assez grands pour suivre le mouvement et l'herbe commence à s'épuiser dans le Sud. Le troupeau reprend donc sa marche vers le Nord, en remontant vers le corridor Ouest (corridor de la rivière Grumeti).
Si la rivière Grumeti n'est pas très profonde, elle abrite de gros crocodiles qui guettent l'arrivée des gnous avec impatience. Le spectacle de la traversée sur les gués rocheux, en évitant les crocodiles, est un spectacle impressionnant.
La migration en juin et juillet
Suivant les années et les pluies plus ou moins abondantes, les gnous restent dans le Nord-Ouest du Serengeti ou passent rapidement la frontière avec le Masai Mara qui bénéficie de précipitations plus abondantes toute l'année.
Si le troupeau est à ce moment-là souvent plus éparpillé, de nombreux gnous résident encore dans le Nord-Ouest du Serengeti, et c'est une région du parc où il n'y a jamais personne.
Côté Masai Mara, les premiers gnous arrivent dans la région de la Mara et on assiste déjà à la traversée de petits groupes.
La migration en août et septembre
Durant ces deux mois le gros du troupeau est au Masai Mara et le spectacle est permanent car il navigue en suivant les averses de l'Est à l'Ouest de la rivière Mara.
Cette rivière est très profonde et encaissée, aussi chaque traversée est une gageure, les gnous devant se lancer depuis le haut de la berge, dégringoler sur plusieurs dizaines de mètres la pente abrupte, nager entre les crocodiles, puis remonter de l'autre côté !
La migration en octobre, novembre et décembre
Les femelles commencent à sentir le besoin de rejoindre les plaines du Sud pour mettre bas et le troupeau repasse la frontière avec le Serengeti puis descend le long du côté Est du parc.
A cette période, le Nord (Lobo) est intéressant, d'autant plus que c'est une zone du parc qui est très peu fréquentée.